Où est la transition ?
Aujourd’hui, des dizaines de milliers de personnes descendent dans la rue pour que le politique prenne des mesures urgentes pour préserver le climat et qu’il prenne à bras le corps la transition au travers de mesures fortes :
– visant à la réduction des gaz à effet de serre, pour maintenir l’augmentation de la température moyenne sur terre sous les 2°,
– de limitation de la pollution atmosphérique et de nos ressources en eau,
– de préservation de la biodiversité,
– de réduction de la consommation d’énergie,
– pour changer nos habitudes de consommation,
– de réduction de nos déchets, en vue de protéger nos ressources naturelles et notre santé,
– en matière de déplacement,
– en matière de gouvernance et de gestion,
– ….
Plus de 120 communes en Wallonie s’engagent formellement à remplir des objectifs précis via la signature de la convention des maires (même la ville de Wavre a signé cette convention). Car en effet, c’est au niveau communal que la transition prend tout son sens !
Or, que constate-t-on à Waterloo en lisant cette déclaration de politique communale ? Comme pour le budget 2019, des mesures insuffisantes et beaucoup trop timides. Il n’y aucun objectif chiffré, pas de vision, pas d’ambition. On voit aussi des mesures de ‘greenwashing’, comme le recyclage des mégots, à grand coup d’eau …en Bretagne.
Même s’il y a certaines avancées positives en termes d’écologie, il manque cruellement d’un fil rouge dans cette déclaration. Où est l’écologie politique ? Où est la transition ? Waterloo ne prend pas du tout la mesure de la transition ! C’est une occasion manquée pour ces 6 années à venir.
C’est illustratif, le 1er objectif de la déclaration de politique communale est « un bilan en parfait équilibre et une fiscalité maîtrisée », préservée à son niveau qui est « parmi les plus faibles de Wallonie ». Mais ce n’est pas un objectif, c’est un moyen ! Un bilan en équilibre est une règle de bonne gestion ! Est-ce là la première priorité de la majorité ??
Nous aurions aimé lire dans cette déclaration de politique communale que Waterloo s’engage résolument pour la transition. Pour promouvoir et soutenir la transition, une transition énergétique, mais aussi écologique, économique et culturelle, une transition porteuse de nouveaux modèles économiques et démocratiques, une transition porteuse d’avenir et d’emplois pour nos concitoyens. Une transition vers des modes de production et de consommation durables, tenant compte de l’épuisement des ressources naturelles et de l’impact de nos modes de vie sur la qualité de l’air, le climat, le sol, la biodiversité, notre santé et notre bien-être. Une transition appelant à modifier profondément nos façons de consommer et de produire, de travailler, de se déplacer et de vivre ensemble.
– Où est la volonté profonde d’encourager les modes de déplacements durables ?
– Où sont les mesures concrètes relatives au logement en termes d’accessibilité et de performance énergétique, nous ne voyons que des mesures du passé ?
– Quels sont les réels soutiens proposés aux modes d’alimentation et de consommation durables, et notamment aux initiatives citoyennes en la matière ? Pourquoi ne pas promouvoir et soutenir des projets comme le maraîchage sur les terrains communaux, les projets citoyens en termes d’alimentation locale et durable, … ?
– En matière de réduction des déchets, va-t-on réellement prendre le sujet à bras le corps ? Pourquoi la commune ne montre-t-elle pas l’exemple en mettant en place en son sein une politique zéro déchet ambitieuse ?
– Où est la transition énergétique, notamment la volonté de la commune de se positionner comme un exemple en matière de gestion durable de ses bâtiments ? Pourquoi cette transition énergétique n’est-elle pas un objectif à part entière ?
– Où est l’ouverture aux autres, la solidarité, la promotion du commerce équitable ?
– En matière de gouvernance, où est la transparence des documents publics ? La présidence du conseil communal devrait échoir à quelqu’un d’autre que Madame la Bourgmestre (comme vos collègues d’Ixelles ont cru bon de le rappeler récemment).
Bref, la liste de nos demandes restées sans réponse est trop longue que pour être résumée en quelques lignes.
En conclusion, la transition, c’est à chaque niveau qu’elle doit se marquer et se construire ; pour que dans chaque action, dans chaque politique menée, la question du bien-être et de la santé de nos concitoyens et celle de la durabilité soient les éléments centraux de l’action politique.
C’est pour cela qu’un parti comme Ecolo existe, tant que les autres partis n’auront pas compris la priorité maximale qu’il faut apporter à la transition écologique et solidaire.
Le GIEC recommande une diminution de 45% des gaz à effets de serre d’ici 2030. Cette déclaration de politique communale nous mène à 2024, sauf aucun objectif chiffré de réduction des gaz à effets de serre. Jeudi passé, 35.000 jeunes ont manifesté pour une politique climatique ambitieuse, dimanche dernier, 70.000 citoyens.
Que vous faut-il pour réagir ?